L’abbé Henri Moto nous le rappelle : ne capitulons pas face aux contre témoignages et aux pressions de notre société.
Chaque jour, Jésus vient à notre rencontre pour faire de nous ses disciples et ses témoins authentiques. Au moment de donner une signification ultime à sa mission terrestre, il se présente devant Pilate comme celui qui est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité (Jean 18, 37). En associant des hommes et des femmes à son œuvre, il les a initiés aussi dans l’art de témoigner. D’ailleurs, après sa mort et sa résurrection, il a prolongé sa vie terrestre, pendant quarante jours, pour affermir leur foi et parachever leur initiation. Transformés par le don de l’Esprit saint, ses disciples sont devenus à leur tour des témoins affirmés.
Qu’est-ce que témoigner ?
Fondamentalement, témoigner c’est participer activement à la mission de Dieu en rendant présent dans notre monde la vie et l’œuvre de Jésus. Portés par cette nécessité vitale de lui donner un visage concret aujourd’hui, tout témoignage s’articule autour de deux dimensions : une dimension d’intériorité, celle par laquelle nous nous laissons transformer par la confiance totale en lui ; une dimension d’extériorité, par laquelle nous assumons notre foi en la traduisant dans notre manière d’être et d’agir au quotidien. En prenant en compte ces deux dimensions, le témoignage apparaît comme une dynamique intérieure et extérieure d’attestation et de contextualisation de la foi de manière individuelle et collective.
Conditions pour être témoins
Notre contexte est marqué par une incessante privatisation de la foi, par des contre-témoignages (scandales à répétition), des sorties d’Eglise, etc. C’est dans cet environnement difficile que nous devons témoigner pour nous-mêmes et pour les autres, être des médiateurs entre Dieu à qui nous rendons témoignage et nos frères et sœurs pour qui nous témoignons. Ceci nécessite de ne plus nous contenter d’annoncer Jésus avec des paroles, mais de passer à l’action, d’oser être présents dans notre société pour répondre à ses aspirations les plus profondes. En nous enracinant dans une imitation fidèle et créatrice de nos devanciers dans la foi, nous pourrons alors nous aussi transmettre le précieux flambeau aux générations futures. En réalité, comme dans la course de relais en athlétisme, nous sommes tous, en tant que baptisés, des passeurs de foi, traversés par un élan de vie qui se propage sans cesse de génération en génération au sein de la communauté humaine.
Abbé Henri Moto