Environnement et spiritualité

Vers un mode de vie plus sobre et non moins heureux

Groupe de réflexion « Oser y croire » / « Coq vert »

Le groupe « Oser y croire » (OYC) est né en 2019 à la suite de la présentation du livre de Marie-Josèphe Glardon « Oser croire à un avenir » aux paroisses francophones catholique et réformée de Berne.

Il réunissait au départ le Père Dominique Jeannerat et le Pasteur Olivier Schopfer, ainsi que plusieurs personnes intéressées des deux paroisses concernées. Il a pour but de favoriser la sensibilisation des deux communautés à la problématique d’un rapport équitable avec la Création, conformément aux positions prises par les représentants des Eglises chrétiennes. Les moyens qu’il propose sont en particulier l’organisation d’événements ponctuels et l’information en général en rapport avec le sujet. Il contribue également à ce que les décisions administratives des paroisses concernées s’inscrivent dans le respect de l’environnement. Il est ouvert à toute personne intéressée et l’idéal serait que les deux paroisses soient représentées de façon égale dans la mesure du possible. Il convient de noter que, depuis sa création, le nombre de membres a fluctué dans le groupe, apportant un certain dynamisme.

Le groupe « Oser y croire » vous a déjà proposé des films, des conférences, des articles divers dans les journaux de paroisse et sur la page internet, et en particulier, la tenue d’un cycle de conversations carbone. La plupart des activités prévues ont hélas été quelque peu freinées par le virus.

Le groupe « Oser y croire » est fier d’avoir à son initiative mis en route le processus du « Coq vert » aux paroisses de la Trinité et Catholique de langue française de Berne. Ryszard Gorajek de la Paroisse alémanique de la Trinité et Christophe Kull de l’Église française réformée de Berne ont été délégués pour suivre la formation d’expert en environnement proposée par OEKU (Organe œcuménique pour l’environnement). Cette formation est nécessaire pour participer au processus du « Coq vert », que ce soit pour la direction du groupe ou pour l’avis neutre de l’expert extérieur.

Le « Coq vert » est un « système de management environnemental » qui aide les paroisses à améliorer leur performance environnementale. Il sert à optimiser la consommation des ressources, freiner les frais d’exploitation et cherche à avoir un effet durable et motivant au-delà des limites de la paroisse. Le chemin à parcourir pour obtenir la certification du « Coq vert » passe par dix étapes : une équipe « environnement » dresse un bilan de la situation et détaille dans un programme environnemental les principales mesures prises avec l’objectif de la certification. Sont traités des thèmes environnementaux comme les bâtiments, l’énergie, la consommation des biens et la génération de déchets, la biodiversité, etc.

Les paroisses alémanique de la Trinité et Catholique de langue française se sont lancées dans l’aventure et le coup d’envoi a été donné lors de la grande fête de la paroisse alémanique de la Trinité du dimanche 4 juin.

Christophe Kull pour OYC

Article à paraître dans le trimestriel paroissial "L'Essentiel" n° 31, de mi-août 2023


Vers un mode de vie plus sobre et non moins heureux

La méthode des Conversations carbone

Le concept des Conversations carbone est une méthode d’animation de groupe. L’objectif de cette démarche est l’adoption de mesures concrètes qui, dans la vie quotidienne, permettent de lutter contre le changement climatique au niveau individuel. Les Conversations carbone offrent aux personnes, qui souhaitent être actrices du changement, un espace de partage de valeurs et d’apprentissage mutuel.

 

Les Artisans de la transition, ont assuré l’adaptation du matériel didactique de l’anglais, pays où est né l’idée, au français. Ils ont d’abord fait la promotion de cette méthode en Suisse romande. Depuis quelques années, l’Entraide Protestante (EPER) et Action de Carême la diffusent en Suisse alémanique.

Les Conversations carbone s’adressent à toutes les personnes qui veulent résolument adopter un mode de vie plus sobre en carbone. La méthode permet de surmonter ses sentiments d’impuissance, de se mettre en accord avec ses valeurs et de s’atteler à réduire dans la durée ses émissions de CO2.

Une session de Conversations carbone se compose d’une série de quatre ateliers de deux heures, échelonnés sur des mois. Réunis en un groupe de huit à dix personnes, les participants sont confrontés successivement aux thèmes suivants :
1. Sentiments et actions au vue des changements climatiques
2. Mobilité et communication climatique
3. Alimentation et engagement
4. Consommation, déchets et comment continuer ?

Conduits par deux facilitateurs/trices formés à la méthode, ces ateliers constituent un espace sécurisant où le thème du jour est exploré en commun.
Pour que la démarche porte tous ses fruits, il est important que le ou la participant/e suive l’ensemble des quatre ateliers que comprend une session. Le matériel didactique est fourni.
Quatre rencontres pour comprendre, échanger et se mettre en mouvement.

Selon une méthode éprouvée qui marie échanges et mesures pratiques, le groupe aide chaque participant et chaque participante à:
explorer ses motivations et ses marges de manœuvre ;
• Écouter, à comprendre sans jugement et à s’aligner sur ses valeurs ;
• Découvrir les thèmes phares pour diminuer son empreinte carbone ;
• Envisager de nouvelles manières de faire, partager ses expériences et trouver des solutions ;
• Passer à l’action !

Depuis 2017 à ce jour, près de 900 personnes ont participé à une Conversation carbone en Suisse romande et 80 % d’entre elles disent que cette expérience les a aidées à modifier leurs comportements.
Pourquoi, malgré la connaissance et l’acceptation de la notion d’urgence climatique, est-il si compliqué de changer nos comportements ? Les habitudes, les difficultés pratiques et parfois aussi les coûts rendent les changements nécessaires compliqués.

Christophe Kull

Article paru dans le trimestriel paroissial "L'Essentiel" n° 29 de février 2023


Nous avons tous besoin de jardins…

Comment s'engager concrètement en faveur d'une renaissance écologique

Dans le cadre de sa mission dans notre paroisse, Nicole Jakubowitz accompagne un projet de jardinage enrichissant, non seulement pour la biodiversité mais curieusement aussi pour l’âme.
Y sont actives des personnes qui ont croisé son chemin, dont Anna qui nous emmène visiter ce petit paradis[1]. En 2023, de petites mains bénévoles seront d’ailleurs encore nécessaires et bienvenues.

 

Chers lecteurs, vous êtes probablement à l'intérieur, bien au chaud. Nous aimerions cependant vous transporter dans un jardin, en été, très chaleureux et en pleine floraison.

Derrière l'église il y a le parc avec ses énormes chênes, sa glycine violette, ses buissons ornementaux… Allons un peu plus loin, derrière la cure. Là se trouve un petit jardin, un peu caché, géré en respectant les principes de l‘écologie et de la biodiversité c’est-à-dire qu’il est entouré d'amour et de soins sans être trop soigné.

Commençons la visite par la spirale herbacée dans le coin sous le pommier et l'aromatique romarin. Elle est entourée de pierres qui servent de demeure à une famille de lézards. Le manuel de la biodiversité de la ville de Berne[2] conseille de garder un désordre planifié dans son jardin. Bien qu'improvisé notre désordre s'est avéré utile en fournissant un espace sûr à divers petits animaux. Même à des limaces… sources de frustration pour le jardinier il est vrai, mais aussi de nourriture pour de petits animaux et les oiseaux.

À côté de la spirale, le vieux pommier donne une belle ombre ; en outre il abrite des oiseaux et récompense les jardiniers avec des pommes sucrées. Parfois, on y trouve peut-être un petit insecte mais en échange, nous profitons de fruits sains et non traités.

Un petit chemin de galets est également présent avec comme des franges sur les côtés, espaces de vie de petits insectes. Il y a de la liberté dans ce jardin, car on n’utilise ni moyens chimiques ni méthode mécanique pour supprimer les mauvaises herbes. Elles sont enlevées manuellement de temps en temps pour en garder sa leur fonction.

Le travail systématique de désherbage d’un chemin, en dépit des apparences, peut aussi être bénéfique pour les humains.

Pour certains, cette activité offre un espace de réflexion, de prière, de méditation ou simplement de repos de l’esprit. Sue Stuart-Smith, l'auteure d'un livre merveilleux[3] discute de l'impact positif du jardinage sur la psyché humaine et notre bien-être général. Elle partage l’idée que pendant le travail dans le jardin, nous « jardinons en quelque sorte notre esprit ».

Anna

Article paru dans le trimestriel paroissial "L'Essentiel" n° 28 de novembre 2022


 


[1] Le texte original d’Anna est magnifique, si vous en désirez une copie, adressez-vous à la rédaction locale (cure.francaise@cathberne.ch)

[2] Le manuel de la biodiversité de la ville de Berne "Biodiversität in der Stadt Bern, Handbuch und Ratgeber"

[3] Sue Stuart-Smith “L'Equilibre du jardinier: Renouer avec la nature dans le monde moderne”

 

L’altruisme efficace et le réchauffement climatique

Comment s'engager concrètement en faveur d'une renaissance écologique

L’automne dernier, à l’église Sainte-Ursule de Berne, M. Dominic Roser a présenté ses idées sur le comportement du chrétien face au changement climatique et plus particulièrement sur la notion d’ « altruisme efficace».

 

Dominic Roser est maître d’enseignement et de recherche en éthique dans les domaines de l’économie et de l’environnement à l’Université de Fribourg. Le groupe « Oser y croire » lui a posé quelques questions :

« Comment puis-je protéger mon prochain des répercussions du changement climatique ? »

En partant de l’histoire du Bon Samaritain où Jésus explique qui est notre prochain, il postule qu’il nous faut adopter la position de celle ou celui qui est victime du changement climatique comme point de départ de nos réflexions. Par exemple, une personne qui habite au bord de la mer et dont le village va être inondé suite au réchauffement de la planète. Cette personne est notre prochain, même si nous ne ferons jamais sa connaissance.

« Comment puis-je l’aider ? »

Au lieu de penser « qu’ai-je envie de faire pour me sentir bien, ou moins coupable face au changement climatique ? », nous sommes appelés à réfléchir sur l’efficacité des actions que nous entreprenons pour remédier aux conséquences du réchauffement climatique. L’impact de nos actions motivées par nos bonnes intentions n’est en effet pas toujours efficace.

Dominic Roser nous rappelle que nous avons la chance de vivre dans l’un des pays les plus riches du monde. En faisant des dons même modestes, comparé à notre niveau de vie et à nos revenus, nous pouvons apporter une aide significative à des pays pauvres, qui sont le plus souvent victimes du changement climatique.

Il recommande aussi d’apporter des contributions financières à la recherche scientifique dont le but est de réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère. En Allemagne, par exemple, le développement scientifique et économique a favorisé les investissements dans les panneaux solaires. Leur coût de fabrication et d’installation ayant baissé, leur emploi s’est multiplié dans le monde entier, ce qui permet une certaine réduction de la quantité de CO2 dans l’atmosphère.

Nous présenterons ultérieurement d’autres réflexions qui peuvent nous encourager à nous engager.

 

Par Nicole Jakubowitz
Avec la participation de Françoise Heierli et Monique Bernau

L'altruisme efficace, https://www.altruismeefficacefrance.org/

Article paru dans le trimestriel paroissial "L'Essentiel" n° 27, mi-août 2022


[1] https://www.altruismeefficacefrance.org/

 

CONFÉRENCE DE CARÊME

Invitation du groupe de réflexion oecuménique
« Oser y croire »
Paroisses catholique et réformée de langue française de Berne

Mardi 29 mars 2022
18 h, CAP, Predigergasse 3

Surmonter l’injustice climatique
Avec Yvan Maillard

Yvan Maillard Ardenti est environnementaliste EPFZ et travaille comme responsable justice climatique à l’EPER.
Il est aussi chargé de cours en management durable dans des Hautes Ecoles de Gestion.

Justice climatique : qu’est-ce que c’est et comment puis-je y contribuer et m’engager ?
Comment s’engagent l’EPER et Action de Carême ?

Invitation

 

Crise climatique - Une note de lecture

Comment s'engager concrètement en faveur d'une renaissance écologique

 Pendant la période de Carême, Pain pour le Prochain et Action de Carême ont organisé avec le WWF plusieurs événements sur leur site « De l’éco-dépression à l’action ». L’objectif est d’encourager la mobilisation d’autant de personnes que possible afin de favoriser la transition de notre société vers une société décarbonée.

Parmi les nombreuses formes d’engagement présentées figure la présentation d’un ouvrage

« Renaissance écologique », de Julien Dossier, 2019, Actes Sud.

Inspiré par une fresque du Moyen-Âge¹ , l’auteur l’a actualisée aujourd’hui en créant une nouvelle fresque où il dépeint les activités principales de notre société en 24 chantiers - allant de l’agriculture à la préservation des écosystèmes, en passant par la famille, la transmission du savoir, l’écoconstruction, les transports, l’énergie et bien d’autres. Cette fresque montre les enjeux et les relations de causalité entre les activités humaines. L’auteur la présente comme un outil de travail pour celles et ceux qui cherchent à identifier où s’engager avec d’autres afin de faire baisser notre production de CO2.
Après avoir rappelé brièvement la gravité du réchauffement climatique que nous vivons, l’auteur rappelle que d’après le GIEC² , nous pouvons encore éviter l’emballement climatique qui conduit à la catastrophe si un énorme effort est fourni rapidement pour atteindre la neutralité carbone en 2050, d’où l’urgence de s’engager au niveau local.
Le livre donne des pistes d’engagement pour transformer nos villes dans la perspective de la construction d’une société au développement durable. Il contient en notes une mine de références décrivant des initiatives promues en France, aux USA et en Grande-Bretagne et contient une bibliographie remarquable sur différents thèmes comme les ressources naturelles, le secteur du bâtiment et de la construction, les emplois et l’économie, l’alimentation, l’énergie.

Toute personne qui cherche à s’engager concrètement avec d’autres dans la transformation de notre société et à stimuler sa réflexion sur ce qu’elle peut offrir pourra relever le défi de lire ce livre ! Ce dernier n’offre aucune suggestion « toute cuite » au lecteur, mais le conduit sur le chemin d’identifier comment et où s’engager dans notre contexte suisse… Qu’on se le dise!
Pouvez-vous penser à quelqu’un que ce livre intéresserait ? Livre disponible à la section française de la librairie Stauffacher !

Françoise Heierli

Françoise Heierli appartient à la paroisse réformée française de Berne et fait partie du groupe œcuménique Oser y croire.

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¹ Fresque de Lorenzetti, « L’allégorie des Effets du bon et du mauvais gouvernement », peinte en 1338 sur les murs du Palazzio Publico de Sienne.

²  Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat créé au sein de l’ONU qui, depuis 1988, évalue les informations scientifiques, techniques et socio-économiques permettant de comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine. Voir le site www.ipcc.ch, en anglais et en français

 

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